Vivre!

Reprise

Photo: Filipa Moreira da Cruz

La vie est douce
Une caresse, une frimousse
La vie est un voyage
Pas besoin de bagage
La vie est belle
Une éphémère étincelle
La vie est parfois injuste
Il faut être robuste
La vie est brève
Un jour, tu crèves
La vie peut se montrer rude
Mais aussi un subtil prélude
La vie est un turbillon
En constante ébulition
La vie est courte
Un jour, tout se dissoudre
La vie précede la mort
Et chacun suit son sort
La vie est bien faite
Énigmatique, secrète
La vie est unique
Pas de panique!
La vie est parfaitement imparfaite
Et ne demande qu’à faire la fête!

Filipa Moreira da Cruz

L’éternel voyage

Photo: Filipa Moreira da Cruz

Je sais que ma vie sera un continuel voyage sur une mer incertaine.

Nicolas de Staël

#augalop

Photo: Filipa Moreira da Cruz

Au galop
Cheveux au vent
À Dinard ou à Saint-Malo
Sauvagement
Au galop
Sans regrets ni remords
Dans le désert ou au bord de l’eau
Plus loin, plus fort
Au galop
Sur le sable mouillé
Au Brésil ou à Macao
Dans le monde entier
Au galop
Hier, aujourd’hui, demain
Je prends la vie d’assaut
En chassant mon destin.

Filipa Moreira da Cruz

Photo: Filipa Moreira da Cruz

« Vous êtes de quelle origine ? »

Photo: Filipa Moreira da Cruz

J’ai vécu en six pays, mais c’est seulement en France qu’on m’a posée cette question. Hélas, elle en revient encore presque chaque jour. Au départ, cela me faisait sentir bizarre. Étais-je un morceau de viande, un poulet élévé en plein air, une boîte d’œufs BIO ou un paquet de biscuits pur beurre ?
Souvent, « je suis portugaise », parfois « je suis européenne » et, de temps en temps, je deviens « une citoyenne du monde ». Une globetrotter jusqu’au aux os.

Certains gaulois se vantent d’être 100% français, de vrais des vrais (y en a-t-il des faux ?). Et que dire des pures souches qui s’appellent Loïc Sanchez, Stéphanie Ferrari, Antoine Gonçalves ou Marie Schneider ?
Nous sommes tous issus d’un beau mélange. Et cette diversité nous rend uniques. C’est notre force.

La France aime cocher des cases, trouver des étiquettes, se débarrasser des particularités de chacun. La différence dérange… beaucoup. Et le glamour du mot expatrié est réservé aux français qui vivent à Dubaï, Hong Kong, Sidney ou New York. En revanche, les étrangers qui ont la chance (oui, ça se mérite, vous croyez quoi ?) d’habiter dans l’hexagone sont tout simplement des immigrés, des migrants, des exilés, des réfugiés, des sans papiers.

Les français ne sont pas les plus doués pour les langues étrangères. C’est comme ça, on n’y peut rien. Ils considèrent leur accent anglais très chic. Et ils ont raison. C’est la French touch ! Néanmoins, quand les étrangers parlent la langue de Molière ils doivent être parfaits et les fautes sont interdites. Quel horreur !

Pendant mes longs séjours en Espagne, en Irlande, en Suisse, et en Italie les locaux me félicitaient de mon aisance et de mon ample vocabulaire quand il s’agissait de communiquer avec eux. Mon cerveau pense, rêve, lit et rigole en plusieurs langues. Les accents dansent dans ma tête tel le soleil enlacé par les nuages.

En France, c’est un jour de pluie intérminable. Il ne faut surtout pas chanter si je veux éviter d’être ridiculisée. Rire de moi-même j’en ai l’habitude (il me le faut), et ça ne changera pas. J’invente des expressions, je joue avec les mots. Les langues sont vivantes et évoluent, même si certains professeurs de français ont du mal à l’accepter. Mes enfants en souffrent !

Il m’a fallu du temps pour que je m’assume comme une portugaise polyglotte avec un petit accent (ça chatouille). Pendant des années, je ne me jugeais pas assez bien pour la République Française. Je demandais presque la permission pour marcher sur le même trottoir que les vrais français. Je devrais les remercier encore et encore. Peu à peu, je me sens legitime dans ce pays que j’aime presque plus que le mien.

Je suis une éponge. J’absorbe tout ce qu’il m’entoure, je respire tous les lieux, je mange tous les paysages, j’enregistre toutes les langues, je dévore toutes les cultures, je lis tous les visages. Je nage dans l’immense océan. Je survole la vaste terre.

Je ne serai jamais une vraie de vraie, mais cela ne veut pas dire que je suis une imposture. Mon arrière-grand-mère est née à Rio de Janeiro et ses grands-parents maternels étaient espagnols. J’aime les mélanges bien assaisonnés. Un peu de piment pour colorer la vie. Je suis une étrangère. Ici et là-bas. Je suis une parfaite imparfaite. Une complète incomplète. Je me perds, je me cherche, je m’égare à nouveau, je me (re)trouve. Et ça me va… très bien !

Filipa Moreira da Cruz

Délivrance

Photo: Filipa Moreira da Cruz

Je suis jalouse de tous ceux qui savent faire du vélo
Et encore plus des autres qui disent « non »

J’aime savourer les livres
Et je n’ai pas besoin d’alcool pour me sentir ivre

Je suis jalouse de tous ceux qui n’ont pas peur des serpents
Et surtout des autres qui s’en fichent des jugements

J’aime rire de moi-même
Je refuse d’être dans la moyenne

Je suis jalouse de tous ceux qui ont encore une mère
Et aussi des autres qui en sont fières
(Vous avez raison
Prennez-en soin)

J’aime danser dans la cuisine
Un, deux trois… tu t’animes ?

Je suis jalouse des libres d’esprit
Et surtout des autres qui disent « oui »

J’aime voyager
Pas besoin de partir loin pour s’évader

Je suis jalouse des artistes
Et encore plus de ceux qui prennent des risques

J’aime sortir de ma zone de confort
Je vois plus clair en dehors

Je suis jalouse des rapides
Et aussi des autres qui sont agiles

J’aime l’amour
Doux comme le velours

Je suis jalouse de tous ceux qui n’ont jamais froid
Et surtout de ceux qui ne perdent pas la foi

J’aime la vie
Maintenant et ici !


Filipa Moreira da Cruz

Vivre!

Photo: Filipa Moreira da Cruz

La vie est douce
Une caresse, une frimousse
La vie est un voyage
Pas besoin de bagage
La vie est belle
Une éphémère étincelle
La vie est parfois injuste
Il faut être robuste
La vie est brève
Un jour, tu crèves
La vie peut se montrer rude
Mais aussi un subtil prélude
La vie est un turbillon
En constante ébulition
La vie est courte
Un jour, tout se dissoudre
La vie précede la mort
Et chacun suit son sort
La vie est bien faite
Énigmatique, secrète
La vie est unique
Pas de panique!
La vie est parfaitement imparfaite
Et ne demande qu’à faire la fête!

Filipa Moreira da Cruz

Âme vagabonde

La douceur de mon enfance à Lisboa
Saudades da vida boa!
La jeunesse loca à Barcelona
Et après, la suavidad à Girona
Il primo bacio a Roma
Enveloppé par un forte aroma
I ricordi volano come una colomba
My American dream à New York
Sans regrets ni remords
Une soeur à Atlanta
Allez, on y va?
Un certain été à Porto
Il fait si beau!
Et que dire de Torino
Andiamo fare un giro?
Une vie entière à Paris
Je ferme les yeux et j’y suis
Un deuxième chez moi à London
Un inoubliable automne à Boston
Oh my God!
Trois fois à Venezia
Glamour e sottigliezza
Les nuits étoilées à Annecy
Le bonheur est servi
Un tour de manège à Genève
Sous le froid et la neige
Un carnaval de folie à Rio
La fiesta à Ciudad de Mexico
Un festival de cinéma à Donostia
Roméo et Juliette à Verona
Une promenade en bateau à Copenhagen
Avec toi, le tandem
La Tosca à Prague
Ce n’est pas une blague!
Un hiver à Strasbourg
Je connais bien mon parcours
Twice in Stockholm
Far away from home
Uma aventura à Salvador da Bahia
Une âme perdue à Cracovia
Dans le sud, à Nice
Le soleil n’est pas un caprice
La plus belle amitié à Berlin
Une parenthèse à Dublin
Le temps d’une dernière Guinness
Oh happy…mess!
Le monde est vaste
Et je suis une incorrigible enthousiaste
Je le veux tout entier
Ses lacs, ses montagnes, ses villes, ses sentiers
Sans oublier le plus important
Les gens!
Et Saint-Malo, alors?!
J’en profite, encore!

Filipa Moreira da Cruz

Photos : Filipa Moreira da Cruz



Obrigada! Grazie! Thank you! Merci! Gracias!

Precisava de tempo para curar as feridas. Tempo para ouvir o silêncio. Tempo para cuidar da minha saúde. Tempo para estar com os amigos que vivem longe.
Obrigada por continuarem aqui. Obrigada por respeitarem a minha ausência.
No dia 4 de Julho irei com os meus filhos para Portugal. Estarei reunida com os meus irmãos (cada um vive num país diferente). Boas férias (se também for o vosso caso) e até breve!

Grazie per esserci qui! Grazie all’Italia per la sua ospitalità, i suoi paesaggi, i suoi sapori. È stato così bello tornare dopo tanto tempo! E tra pochi giorni andrò in Portogallo. Tornerò presto! Baci e abbracci a tutti.

I needed time to heal. Time to be with my friends. Time to take care of myself. I won’t think about doctors and medical exams until september, so I’ll enjoy Summer as much as I can. In a couple of days I’ll be going to Portugal to join my family.
Thank you for your support! Thank you for being here!
I’ll be back soon, I promise. Meanwhile, I send you love and good vibes.

J’ai eu le temps de rire et de pleurer. De voyager, de faire des rencontres, de profiter des amis qui sont comme ma famille. Et, maintenant le Portugal ma’ttend. Septembre va être bien chargée, mais je n’y pense pas (pour l’instant!).
Merci d’être toujours là! carpe diem. A très bientôt! Je vous embrasse.

Estoy muy agradecida por el tiempo que tuve para mí. He podido disfrutar de los amigos y empezado a sanar las heridas.
Gracias por seguir aquí. Ahora me toca irme con la familia a Portugal. Volveré pronto! Besos y abrazos.

Filipa Moreira da Cruz

Photos : Selfies

Hiver VIII

S’évader!
et que se brise
le crayon de l’hiver.

Terayama Shûji
Photo : Filipa Moreira da Cruz

Parti en mer
le vent hivernal
ne sait où revenir.

Yamaguchi Seishi
Photo : Filipa Moreira da Cruz

Montagnes en sommeil
chaque arbre s’efforce
de devenir un cercueil.

Nakahara Michio

Vitré II

Il faut voyager pour apprendre.

Mark Twain

Ce n’est que dans l’aventure que certaines personnes réussissent à se connaître – à se retrouver.

André Gide

Voyager c’est découvrir que tout le monde se trompe sur les autres pays.

Aldous Huxley

Si vous souhaitez voyager vite et loin, il vous faut voyager léger. Oubliez toutes vos envies, vos jalousies, votre rancœur, votre égoïsme et vos peurs. 

Cesare Pavese

Photos : Filipa Moreira da Cruz